La protection du Bois du Rocher de Saulx

Face à l’effondrement de la biodiversité et au dérèglement climatique dus à l’activité humaine, nous ne pouvons pas ignorer que la cohabitation entre la ville et la forêt soulève de nombreux enjeux écologiques. Ces dérèglements appellent également les forestiers à innover, à diversifier les essences, à accompagner la nature pour avoir des massifs plus résistants aux aléas climatiques.

Peut-on construire dans les 50m de lisière d’une forêt de plus de 100 ha, vous êtes un certain nombre à vous poser la question ?

Le Schéma Directeur de la Région Ile de France (SDRIF) indique des règles claires : une distance de 50 mètres de lisière doit être respectée. Cette règle s’applique donc au bois du Rocher.

Au sens du Plan Local d’Urbanisme (PLU), il est important de savoir que des règles concernant les Espaces Naturels Sensibles, comme la Forêt du Rocher sont  inscrites : Article N/13 – Espaces libres, plantations

13.3 Lisières de forêt –  Sur les parcelles situées en limite du Bois du Rocher, les constructions doivent respecter une limite de protection inconstructible de 50m. Cette limite est indiquée au plan de zonage.

Pourquoi protéger les lisières du bois du Rocher ?

Retrouvez également des informations sur notre article Bois du Rocher : nos lisières en danger

Éviter le recul de la forêt : Si la lisière est protégée de tous piétinements, elle assure une véritable protection de la forêt. En revanche, si elle est piétinée ou transformée, la forêt peut reculer. C’est souvent le cas à l’interface entre une zone boisée et un espace bâti trop proche.

Préserver de la biodiversité (faune et flore) : La lumière artificielle trouble les rythmes biologiques et modifie le comportement des espèces (orientation, déplacement, perturbations endocriniennes, hormonales et reproductrices). Cette lumière artificielle est la deuxième cause d’extinction des insectes après les pesticides. En ricochet, la flore sera impactée aussi car la pollinisation sera empêchée.

La pollution lumineuse est aussi une source directe de perturbation du cycle de vie des plantes : germination, croissance, floraison peuvent être altérées. Les éclairages font également « croire » aux arbres que l’hiver est fini plus tôt que prévu. Ceux-ci voient leurs bourgeons s’ouvrir et, de ce fait, ils perdent leur bourre protectrice trop tôt. Ils sont alors à la merci du moindre gel un peu tardif. De quoi griller les plus sensibles au froid.

Préserver l’écosystème de la forêt : Préserver et favoriser la diversité des espèces permet d’assurer le bon fonctionnement de l’écosystème de la forêt et sa capacité à faire face au changement climatique.

ONF : “Les forestiers face au réchauffement climatique et ses impacts sur les forêts franciliennes “ :

Des incertitudes subsistent face à l’ampleur du réchauffement mais aussi à la capacité d’adaptation des essences. Ces dérèglements appellent les forestiers à innover, à diversifier les essences, à accompagner la nature pour avoir des massifs plus résistants aux aléas climatiques. Forestiers, chercheurs, collectivités territoriales (communes forestières, conseils régionaux et départementaux…), État, s’engagent dans cette voie avec l’objectif d’assurer la pérennité des forêts.

Face aux questions qui se posent, l’Office national des forêts (ONF) en Île-de-France, en association avec le département Santé des forêts (DSF) du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, a organisé une conférence digitale sur le changement climatique et l’impact sur les forêts franciliennes le 24 mars 2022. Vous pouvez voir la Rediffusion du webinaire ONF ICI ou sa présentation en PDF.

Les actions des forestiers :

  • suivre l’état de santé des forêts : ausculter la forêt,
  • gérer la crise : reconstituer les forêts en crise,
  • améliorer la résilience des forêts : donner à la forêt des armes pour qu’elle dure

Ces actions s’inscrivent dans les plans de gestion des forêts.

La gestion du bois du Rocher par l’ONF :

De nombreux Salucéens ont constaté des coupes drastiques dans le bois du Rocher parlant même de déforestation. Ces coupes s’inscrivent dans le plan de gestion 2019-2038 de l’ONF

Il tient compte de l’état sanitaire des différentes essences et doit, à présent, composer avec le dérèglement climatique (étés plus chauds, hivers plus doux, sècheresse)

Pour notre Bois du Rocher, les éléments qui imposent des adaptations de gestion sont les problèmes sanitaires graves (menaces fortes : 20 ha) et la présence d’essences peu adaptées au changement climatique (19 ha)

Toutefois, on constate des dégâts importants suite au passage des engins utilisés par les entreprises intervenant pour le nettoyage et le prélèvement des arbres. Nous pourrons aborder ce problème lors de la matinée d’échange avec le public autour des coupes dans la forêt du Rocher prévue le 3 juin 2023 (nous vous informerons des lieu et heure du RDV dès que ces informations seront confirmées)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *